26 Juin La qualité de l’air intérieur, un enjeu de santé publique
La qualité de l’air intérieur (QAI) est un enjeu majeur de santé publique souvent sous-estimé. Alors que l’attention se concentre fréquemment sur la pollution extérieure, l’air que nous respirons à l’intérieur des bâtiments peut être tout aussi, sinon plus, pollué. En moyenne, les individus passent environ 90 % de leur temps à l’intérieur, que ce soit à la maison, au travail, à l’école ou dans d’autres lieux publics. La mauvaise qualité de l’air intérieur peut entraîner de graves problèmes de santé, rendant impératif de comprendre et de gérer cet enjeu.
D’où vient la pollution de l’air intérieur ?
Les sources de pollution de l’air intérieur sont diverses et omniprésentes. Elles incluent les produits chimiques présents dans les matériaux de construction, les meubles, les peintures, et les produits ménagers, ainsi que les contaminants biologiques comme les moisissures, les acariens et les allergènes animaux. Les appareils de chauffage, les cheminées, les poêles à bois et le tabagisme intérieur contribuent également à la pollution. De plus, une ventilation insuffisante peut exacerber l’accumulation de polluants intérieurs, créant un environnement propice à des concentrations élevées de polluants.
Les conséquences sur la santé de l’exposition à ces polluants sont multiples. Les symptômes à court terme incluent des irritations des yeux, du nez et de la gorge, des maux de tête, des étourdissements et de la fatigue. À long terme, une exposition prolongée peut entraîner des maladies respiratoires chroniques, telles que l’asthme, des maladies cardiovasculaires, et même certains types de cancer. Les enfants, les personnes âgées et les individus souffrant de conditions de santé préexistantes sont particulièrement vulnérables.
Comment améliorer la qualité de l’air intérieur ?
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et d’autres organismes de santé publique ont reconnu l’importance de la QAI. Ils recommandent des mesures pour améliorer et maintenir une bonne qualité de l’air intérieur. Cela inclut une meilleure ventilation, l’utilisation de matériaux de construction et de produits ménagers à faibles émissions, et des pratiques d’entretien régulières pour prévenir l’accumulation de moisissures et de poussières. De plus, la sensibilisation du public et l’éducation sur les sources de pollution intérieure et les moyens de les atténuer sont essentielles pour améliorer la QAI.
En outre, les gouvernements et les organismes de réglementation jouent un rôle crucial. La mise en place de normes et de directives pour la QAI, ainsi que des programmes de surveillance et d’inspection réguliers, sont des étapes nécessaires pour protéger la santé publique. Des initiatives telles que les programmes d’étiquetage des produits faibles en COV (composés organiques volatils) peuvent aider les consommateurs à faire des choix informés.
Il existe aussi des purificateurs d’air qui permettent de dépolluer vos intérieurs.
La qualité de l’air intérieur est un enjeu de santé publique crucial nécessitant une attention accrue. En adoptant des mesures préventives et en sensibilisant le public, nous pouvons réduire les risques associés à la pollution intérieure et améliorer la santé et le bien-être général de la population.
Depuis la crise du Covid, sommes-nous suffisamment sensibilisés sur les risques de la pollution de l’air intérieur ?
Bien que la crise du COVID-19 soit terminée, la qualité de l’air est devenue une préoccupation majeure de santé et d’hygiène, en particulier dans certains secteurs comme l’éducation, la santé et le tertiaire.
Suite à la pandémie, de nouvelles lois réglementent plus strictement l’air intérieur dans les secteurs de l’éducation et du médico-social, imposant des mesures et des contrôles sur le CO2, le formaldéhyde et le benzène.
Cependant, la pollution intérieure ne se limite pas au CO2. Elle est principalement causée par les particules fines (PM 2,5, responsables de 82 % des 48 000 décès annuels dus à la pollution de l’air en France), les moisissures, les pollens, les virus hivernaux et les composés organiques volatils (COV).
Les réseaux de ventilation, souvent mal entretenus, ne parviennent pas à recycler l’air efficacement face à ces polluants. De plus, les bâtiments de plus en plus hermétiques augmentent les risques.
Le brassage de l’air par les réseaux CVC est devenu encore moins efficace au cours des deux dernières années en raison de la crise énergétique. Les fenêtres sont moins ouvertes pour préserver la chaleur, et la maintenance des réseaux et des filtres est réduite.
Cette situation présente des risques pour la santé des personnes et des coûts économiques pour la société, estimés à un minimum de 19 milliards d’euros par an en raison de la mauvaise qualité de l’air intérieur (QAI).
Les solutions sont claires : il est essentiel de mesurer ces polluants et de passer à l’étape suivante consistant à purifier l’air intérieur, en prenant en compte l’ensemble des polluants, au-delà du seul CO2.
No Comments